Il y a une différence entre écrire un texte littéraire, un article de journal et une communication scientifique. Le ton utilisé dans les communications scientifiques est essentiellement objectif, homogène et impersonnel. Toute trace de subjectivité, de sentimentalité ou de familiarité de la part du rédacteur doit par conséquent être écartée. De plus, la phrase ne doit développer qu’une seule idée et en principe, les éléments d’information les plus importants doivent figurer dans sa première partie.
Certains éléments particuliers caractérisent le style scientifique. Mentionnons tout d’abord le vocabulaire. Chaque métier, chaque profession, chaque discipline technique possède une terminologie qui lui est propre. Il nous faut par conséquent distinguer la « langue commune », qui renferme tous les mots et expressions utilisés par l’ensemble de la population dans la vie courante, et la « langue technique », qui comprend les mots et expressions utilisés dans une activité spécialisée donnée.
Les termes correspondant à l’objet propre de la discipline considérée prennent souvent une majuscule. Il en est ainsi, en géologie, pour les noms formels des roches, des terrains et des âges géologiques.
ex: le Quaternaire, la Formation de Pinnacle
Par ailleurs, les noms des points cardinaux rattachés aux noms d’un pays, d’une région, d’une ville ou d’une voie de circulation prennent une majuscule initiale:
ex: L’Amérique du Sud
Montréal-Nord
1550, boulevard Charest Ouest
Ces mêmes noms, employés dans un sens général pour désigner l’orientation, s’écrivent avec des minuscules:
ex: Il faut aller à l’est et non à l’ouest
Dans un rapport de géologie se rapportant à des terrains sédimentaires, il est très fréquent de rencontrer des fossiles. Lorsque vous mentionnez un terme taxonomique (Brachiopode, Gastéropode, Céphalopode, Trilobite, Spiriferidae) du phyllum à la sous-famille, ces noms débutent toujours par une lettre majuscule. Tous les noms de genres et d’espèces s’écrivent comme suit: le terme générique débute par une majuscule tandis que l’épithète spécifique est entièrement en minuscule. Le couple de 3 mots d’une nomenclature binominale est toujours souligné ou écrit en italique. Il en est de même si vous n’utilisez que le terme générique.
ex: Scaumenacia curta (Whiteaves) ou Scaumenacia curta (Whiteaves)
On note également une deuxième caractéristique, sur le plan syntaxique, cette fois. La phrase utilisée dans les communications scientifiques est concise. Elle est également précise en ce sens qu’elle donne aux charnières du discours une valeur rigoureuse et exempte de variations. La conjonction « donc », par exemple, exprimera toujours une relation de cause à effet.
Par souci de concision, on évitera les expressions négatives ou dubitatives qui alourdissent inutilement le texte:
ex: On n’est pas sans savoir que…
Nul besoin de mentionner que…
On privilégiera les débuts de phrases affirmatifs qui vont directement au but comme:
ex: Nous constatons que…
ou encore les phrases énumératives qui attirent l’attention et qui favorisent la mémorisation:
ex: Nous avons vérifié les hypothèses suivantes: ……. et …….
Toujours dans le même esprit de précision et de concision, on évitera les phrases qui commencent avec une clause dépendante:
ex: Malgré le fait que …
Bien que … Le style scientifique se caractérise en outre par l’utilisation fréquente d’illustrations, de dessins, de graphiques, de cartes, de photographies, de schémas et de tableaux.